Juillet 2018

Le Heiva Tu’aro Mā’ohi tel qu’il se déroulera cette année encore, est le fruit d’un long processus qui s’est amorcé le 20 décembre 2003, lorsque naquit la Fédération des Sports et Jeux traditionnels, « Amuitahira’a Tu’aro Mā’ohi » (FATM). Etait ainsi porté sur les fonts baptismaux le regroupement structuré et ambitieux – ce n’est pas un gros mot – de quelques associations de Tahiti et des archipels qui tentaient chacune de leur côté de pérenniser certaines activités sportives et ludiques que leur avaient transmises les anciens : la pirogue à voile, qui joua un rôle si capital dans notre société pré – européenne de grands navigateurs, le lever de pierre, une spécialité venue des îles Tuhaa Pae (les Australes), les courses de porteurs de fruits, le lancer de javelot… et de nombreuses autres activités liées au savoir faire polynésien dans son quotidien d’antan. L’article 1erdes statuts de la nouvelle fédération qui en définit l’objet, est clair sur ce plan :

LE REGROUPEMENT ET LA DYNAMISATION DES ASSOCIATIONS AYANT POUR OBJET PRINCIPAL OU SECONDAIRE LA PRATIQUE DES SPORTS ET JEUX TRADITIONNELS TELS QUE :

  • le lancer du javelot
  • le lever de pierre
  • la préparation du coprah
  • la course de porteurs de fruits
  • la pirogue à voile
  • etc.

DE PROMOUVOIR LA PRATIQUE DES ACTIVITÉS PHYSIQUES ET SPORTIVES ET EN PARTICULIER LA PRATIQUE DES SPORTS ET JEUX TRADITIONNELS CI-DESSUS DÉTAILLÉS…

A l’initiative de quelques personnalités soucieuses de préserver certains aspects de notre patrimoine culturel en danger de disparaître, ces sportifs parfois isolés, parfois déjà regroupés en associations, ont compris la force que pouvait générer une union de leurs énergies. Dans un but purement sportif, mais aussi hautement culturel, un travail de recherche, de structuration et de promotion se mit en branle.

Dans le même temps, une réflexion s’amorça tout naturellement sur la place qu’occupaient ces activités dans le calendrier sportif, culturel et festif de la Polynésie française. Les sports traditionnels, hormis les courses de Va’a déjà parfaitement organisées en fédération et largement répandues, ne bénéficiaient que d’une audience relativement confidentielle, même s’ils avaient déjà une place – ou plutôt un strapontin – réservée dans les festivités du « Tiurai » d’autrefois.

Des années ont été nécessaires pour qu’après la naissance et la consolidation de la FATM, le « Tiurai » devenu HEIVA I TAHITI accorde toute leur place aux sports traditionnels. Le HEIVA TU’ARO MA’OHI, la grande fête des sports polynésiens, était né.

Cette manifestation fait aujourd’hui partie du patrimoine culturel du Pays, au même titre que les danses, les chants et autres activités culturelles. Elle est attendue d’un public parfaitement fidélisé, elle est pour l’ensemble des athlètes le couronnement de leurs efforts d’une année, elle est pour nos visiteurs une merveilleuse découverte. L’objectif de la FATM fixé dans ses statuts il y a plus de dix ans est en passe d’être atteint en 2015 : faire participer un maximum d’athlètes, en particulier ceux des communes de Tahiti, Moorea et des archipels de Polynésie française afin de faire vivre, diffuser et pérenniser ce patrimoine culturel ancestral pour notre population, pour nos visiteurs et pour les générations futures.

Au travers du Heiva Tu’aro Mā’ohi, nos disciplines sont valorisées, de mieux en mieux connues et l’un des objectifs poursuivis dans cette organisation par la FATM sera désormais de rayonner le plus possible dans le Pacifique et dans le monde.

VIVE LE HEIVA TU’ARO MA’OHI 2016 !